Lost in anywhere / 10-09-1974

jeudi 06 novembre 2003

<< le jour d'avant - le jour d'après >>

Patrimoine {#afghan}

Kaboul, 29 mai - Plusieurs gouvernements et ONG ont annoncé aujourd'hui, à Kaboul, qu'ils financeraient la sauvegarde du patrimoine culturel afghan, en grande partie détruit ou endommagé par 23 ans de guerre et de violence. Les travaux de restauration du Musée national de Kaboul devraient être mis en chantier dès juin 2002, tandis que de nombreux sites recevront des "secours d'urgence" dans les mois qui viennent. Au total, plus de sept millions de dollars ont été promis, a déclaré Mounir Bouchenaki, Sous-Directeur général de l'UNESCO pour la culture, lors d'une conférence de presse. Des falaises de Bamiyan au minaret de Djam, en passant par le Musée de Kaboul, Hérat ou Balkh, de nombreux sites et monuments en danger vont être consolidés, réhabilités ou protégés. Réuni à Kaboul, ce séminaire international sur la réhabilitation du patrimoine culturel afghan, le premier du genre depuis plus de deux décennies, était organisé par l'UNESCO et le ministère de l'Information et de la Culture de l'Administration intérimaire afghane (AIA). Situé dans le quartier ravagé de Darulaman, à quelque huit kilomètres du centre de la capitale, le musée avait essuyé de nombreux tirs de roquettes pendant la guerre civile. Quant aux collections du musée, elles ont été tour à tour pillées pendant la guerre puis saccagées par les tabilans. Le CEREDAF, une ONG française, fournira le matériel requis tandis que le Musée Guimet (France), le British Museum et l'ONG SPACH contribueront à l'inventaire et à la formation du personnel. A l'issue d'un débat animé, les participants au séminaire et les autorités afghanes n'ont pas jugé prioritaire de reconstruire les bouddhas géants de Bamiyan (centre du pays), dynamités par les talibans en mars 2001.

Abeilles {#folles}

Jean-François Narbonne, expert en toxicologie et membre de l'Afssa, demande que des études soient réalisés pour mesurer les effets des résidus de Gaucho sur l'homme. «L'ensemble des informations disponibles sur les effets potentiels des contaminants et résidus (...) est de nature à générer une réflexion de l'Afssa sur leur présence dans l'alimentation de l'homme, justifiant éventuellement une dose journalière admissible», écrit-il dans un rapport nommé «l'évaluation des risques pour les abeilles de l'imidaclopride». Réalisé à la demande de l'Union nationale des apiculteurs de France (Unaf), il est destiné à éclairer le Conseil d'État qui examinera le 16 septembre un recours déposé fin 2001 par l'Unaf, suite au refus du gouvernement de retirer l'autorisation de mise sur le marché (AMM) du Gaucho sur toutes les applications culturales.

La ministre de l'Ecologie et du Développement durable, Roselyne Bachelot, souhaite l'interdiction du Gaucho sur toutes les cultures.

«Les effets sur les abeilles sont clairement démontrés» a déclaré la ministre dans un interview à Agra, décidant ainsi de prendre part au débat actuel sur la responsabilité des produits phytosanitaires dans les phénomènes de dépopulation des abeilles.


Face à la mise en cause croissante des produits phytosanitaires dans les phénomènes de dépopulation des abeilles, les FDSEA des Deux-Sèvres et de Vendée viennent de proposer de suspendre pendant trois campagnes l'utilisation du Gaucho de Bayer (matière active : imidaclopride) et du Régent de Rhône Poulenc (fipronil).

Cette suspension concernerait le tournesol, le maïs et les céréales à paille.

Cette initiative a été reprise par la FNSEA qui en a fait état lors du colloque de l'Afssa, le 10 septembre, consacré aux abeilles.


Chaque année depuis quatre ans, Florent Leg, apiculteur au pays des Trois-Frontières, voit ses ruchers décimés par une molécule très toxique utilisée dans les vignobles.

De guerre lasse, il envisage aujourd'hui de saisir la justice.

APACH.- "Contrairement aux idées reçues, les abeilles ne sont pas les esclaves de l'éleveur, l'un et l'autre travaillent ensemble.

Alors, quand vos abeilles sont pleines de vie et qu'un beau matin, vous découvrez des centaines de cadavres jonchant le sol et le plancher de vitalité, le choc est violent.

Voilà quatre ans que Florent Leg, apiculteur professionnel à Apach (pays des Trois-Frontières), se désole en assistant chaque année, impuissant, à l'empoisonnement de ses colonies.

"La première fois, c'était en 1998, à la mi-juin.

Une mortalité massive et inexpliquée s'était produite dans une centaine de ruches de mon exploitation".

Le même phénomène devait se reproduire un an plus tard, et en l'an 2000 encore.

"Très ensoleillé, le printemps avait favorisé un développement remarquable des colonies.

Début juin, mes ruches avaient fini de récolter le miel d'acacia et étaient prêtes pour la transhumance sur le châtaignier et le tilleul.

En faisant le tour de mes ruchers, à Contz-les-Bains et Apach, je découvris l'ampleur du massacre: des millions d'abeilles mortes jonchaient le sol.

Certaines s'agitaient comme des folles avant de mourir.

Multipliant à ses frais les analyses, Florent Leg parvient à déterminer l'origine de la contamination: le parathion-méthyl, une molécule extrêmement toxique, y compris pour l'homme, utilisée comme insecticide.

Je me suis rendu dans les vignes où un viticulteur m'a expliqué avoir effectivement traité ses terres contre le ver de la grappe, à l'aide de différents produits dont le parathion-méthyl".

"On m'a expliqué qu'il était difficile d'intervenir, sachant que les parcelles sont très nombreuses en France mais aussi côté luxembourgeois et allemand, celles-ci n'étant pas forcément exploitées par le propriétaire...".

Et ce qui devait arriver arriva, les mêmes causes continuant à produire les mêmes effets: vingt-quatre ruches décimées, un beau matin de juin 2001, à Contz-les-Bains.

"Attiré par un nuage de fumée blanche, j'ai croisé un tracteur qui pulvérisait sa parcelle, située à quelques dizaines de mètres de mon rucher.

"N'ai-je pas le droit de vivre de mon travail?", se désespère l'intéressé, qui, de guerre lasse, a fini par saisir un avocat.