Jeudi 21 août 2003

<< Le jour d'avant - Le jour d'après >>

(12h52) La hanche est niée. La mode est au pantalon taille basse pour les femmes - parce qu'il faut voir le string - et du coup, c'est toute une beauté de la hanche (cet attribut sexuel de la femme qui l'autorise à avoir des enfants) qui se trouve cachée, écrasée, absolument niée.
Visite de Saint-Brieuc hier. C'est décidément une ville que je déteste. Grande ville de province sans personnalité, fausse, surfaite et désuète. C'est pourtant une ville très branchée, mais absolument moche. Rien à faire, désolé pour les briochains. Hier soir, nous sommes allés au fest-noz de Tréguier, sur la place du Martray. Au menu, brochettes de Saint-Jacques et frites arrosées de cidre. La cathédrale, rénovée a un air majestueux, absolument digne. (Peut-on refaire J&S sur Internet ?). Temps magnifique pour cette journée, mais comme toujours, chaud au soleil, frais au vent et à l'ombre. 23 morts dans l'attentat de Bagdad contre l'ONU. Il ne me reste plus beaucoup de tabac. Je n'en rachèterai pas et d'ici ce soir mon paquet devrait être terminé. Je pense que pour arrêter de fumer, il faut savoir nier le plaisir que cela procure et annihiler soi-même son propre désir.
Ce qui caractérise ces journées passées ici, c'est la douceur de vivre, le temps passé à lézarder sur la pelouse avec mon fils à regarder les ramures des saules, à attendre que passe la micheline, à respirer l'air du vent, à s'ennuyer productivement. Même si le temps paraît parfois long, cet ennui léger a l'incroyable capacité d'augmenter le bonheur potentiel que procure l'oisiveté. D'autre part, ne rien avoir d'autre à faire que de penser ne peut en rien être préjudiciable à l'esprit. L'année dernière à la même époque, j'étais occupé avec mes contes, et cela m'a permis d'être extrêmement au clair sur mes projets de l'année. Pourtant, cela fait plusieurs années que je pense changer de vie, mais c'est la seule chose que je ne peux pas faire. Ma vie se fait à deux, et prendre des chemins détournés ne peut se faire qu'après concertation, ce qui ne peut, nécessairement, être facile. Comment décrire sur le papier les ambiances dans lesquelles on a vécu? Cela me paraît a priori compliqué. Comment faire pour épuiser un sujet passé, un concours de circonstances, une cohérence de termes, odeurs, sons et autres affects? J'aimerai pouvoir répondre à cette question.
Je pense désormais réellement savoir ce qu'est le bonheur. Le bonheur, c'est n'avoir rien d'autre à faire que ce que l'on a envie de faire, ne pas s'occuper de ce qui pose problème, vivre pour soi et se contenter du peu qui y est nécessaire. Cela pourrait être un état permanent, au lieu de quoi ça reste une fraction de fragment au milieu de nulle part. Si peu de chemin parcouru en tant de temps. Tout ce que j'ai écrit auparavant ne souffre pas le dérangement.

(23h22) Trois chauves-souris volètent autour du lampadaire de le rue de Kerarzic, le dernier de la rue encore allumé à cette heure-ci. Dans les fourrés un bruit surgit, de feuilles froissées, un vacarme incroyable, des branches qui craquent, dans le noir presque total, uniquement une torche qui bat de l'aile. Je prends peur et je tire mon chien par le collier. Nous détalons comme des lapins. Un peu plus loin un objet explose dans le ciel alors qu'il volait à une vitesse impossible. Puis après avoir explosé, il repart de plus belle à la verticale jusqu'à s'enfoncer dans le sol. Je ne sais pas ce que c'était.

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